Lancement du Parrot AR.Drone
by Olivier Ezratty on January 7, 2010 at 12:10 am
Mardi 5 janvier à Las Vegas, la société française Parrot annonçait un jouet étonnant résultat de plusieurs années d’ingeniering et parfaitement dans l’air du temps : l’AR Drone.
Au moment où j’écris ces lignes, la presse mondiale en ligne a du déjà décrire le biniou. J’avais eu le privilège de profiter d’une démonstration de l’hélicoptère début décembre 2009 pendant la visite de Parrot à Paris avec les Travelling Geeks. Mais nous étions sous embargo jusqu’à hier.
L’initiative de Parrot est intéressante à plus d’un titre : c’est une véritable innovation technologique et une innovation d’intégration associant, matériel (l’hélicoptère, les smartphones) et logiciel. Deuxio, Parrot a fait ce qu’il fallait pour réaliser un lancement mondial rare pour une entreprise française du secteur de l’électronique de loisir. Enfin, pour les avoir côtoyés, on sent un véritable esprit d’innovation chez Parrot, qui fait plaisir à voir, que ce soit avec Henri Seydoux, leur sémillant fondateur et CEO, ou avec toutes les équipes rencontrées à Paris et revues à Las Vegas.
Le produit
L’AR-Drone de Parrot est en fait plusieurs choses à la fois :
- Un hélicoptère à quatre pales télécommandé et parfaitement équilibré grâce à un logiciel embarqué. C’est un bijou de technologie intégrant plein de capteurs.
- Il comprend deux webcam (une qui regarde devant et l’autre en dessous) et il est pilotable à partir d’un iPhone qui affiche l’image de ces deux caméras. La caméra qui regarde vers le bas sert à gérer le déplacement horizontal de l’hélicoptère. Elle fait 60 images par secondes avec une petite résolution de 176 par 144 pixels. La caméra qui regarde devant est VGA. Elle est associée à un logiciel de détection de tags pour le point suivant.
- C’est également une plateforme logicielle permettant de développer des applications de réalité augmentée qui s’affichent au dessus de l’image provenant des caméras de l’hélicoptère. On pourra par exemple utiliser son iPhone pour “tirer” sur des personnages ou véhicules virtuels.
Techniquement, l’hélicoptère est contrôlé par une puce à base de processeur ARM. Les pales sont maintenues par des tubes en fibres de carbone. Elles tournent à 3000 tours par minutes, et leur moteur tourne 11 fois plus vite. L’électronique de commande de chaque moteur est à sa proximité (close-up ci-dessous) pour des raisons de sécurité et de redondance.
Chaque moteur est piloté par son propre circuit de contrôle pour s’arrêter automatiquement en cas de contact avec une personne. Le produit est sécurisé comme le doit être un jouet.
Le vol de l’hélicoptère est très stable, c’est une de ses spécificités.
Les batteries sont remplaçables et ont une autonomie de 15 mn. Elles sont au Lithium et se chargent en 90 mn.
Le produit sera fourni avec un carénage amovible. Avec carénage pour une utilisation en intérieur, et sans pour une utilisation en extérieur (ci-dessous, sans le carénage).
L’A Drone est conçu comme un jouet, à savoir qu’il ne doit pas pouvoir blesser qui que ce soit et doit s’arrêter dès qu’il rencontre quelque chose ou quelqu’un. Les contraintes réglementaires à respecter pour créer un jeu sont en fait très lourdes. Que ce soit en Europe ou aux USA.
Le prix ? Il n’a pas été annoncé, mais il sera de quelques centaines d’Euros et positionné comme celui des jeux vidéos. Donc, on peut mettre une barre haute à environ 300 Euros/Dollars.
La disponibilité est prévue pour la saison de Noël en 2010.
L’écosystème
Parrot n’a pas seulement lancé un jouet séduisant. C’est aussi une plateforme logicielle pour la création de jeux de réalité augmentée.
Il va donc s’activer pour attirer des développeurs de jeux. En commençant par la publication rapide d’un SDK open source et la fourniture dans les quelques mois qui viennent des premiers prototypes à ces développeurs.
Une exposition marketing de rêve
Parrot était positionné à l’entrée du “CES Unveiled” cette soirée dans un grand salon de l’hôtel Venetian ou quelques nouveautés du CES étaient présentées pendant trois heures aux médias mondiaux. Un endroit qui accueille quelques dizaines de sociétés, grandes ou startups. Où d’ailleurs se trouve une petite zone payée par le gouvernement UK avec une dizaine de startups d’outre Manche.
Un excellent positionnement qui rendait l’hélicoptère impossible à louper pour les centaines de journalistes et bloggeurs visiteurs de cette soirée. Même si la démonstration n’était pas complète, l’hélicoptère se contentant de suivre un repère déplacé par les équipes de Parrot, le Wifi qui relie l’hélico à l’iPhone ne pouvant pas être employé dans la salle, trop brouillée par les émissions locales. Par contre, Parrot faisait une démonstration complète avec l’iPhone dans les couloirs attenants.
Henri Seydoux et son équipe se sont donc farcis des dizaines d’interviews avec toute la presse mondiale, et en particulier avec CNN, ABC, CBS, Engadget, tous les médias qui comptent. Je n’ai pas vu ce que cela avait généré comme couverture mais cela devrait “donner”.
Sinon, Parrot est l’un des rares constructeurs français d’électronique de loisirs présent au CES, et depuis longtemps : 12 ans. Il y est présent cette année sous trois formes : avec un stand dans le South Hall, avec une zone à l’extérieur du salon pour pouvoir faire des démonstrations dans être gêné par le dense “nuage électromagnétique” du CES, et enfin, un stand dans le Hall des accessoires automobile du salon pour une autre partie de leur offre.
Enfin, il n’est pas impossible que Gary Shapiro, le patron de la Consumer Electronics Association qui organise le CES cite Parrot dans son keynote demain matin (ci-dessous à droite, avec Henri Seydoux à gauche avec au milieu Cristina Zanz, leur Directrice Marketing).
Quand je vois tout cela, je me dis : bravo ! C’est trop rare pour ne pas être signalé !